Le phénomène des chiens errants au Maroc bénéficie désormais d’une attention renforcée des autorités locales. Cette problématique, qui affecte à la fois la sécurité publique et la salubrité, pousse le ministère de l’Intérieur, via la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), à intensifier ses efforts pour offrir aux citoyens un cadre de vie plus sécurisé et sain.
Un programme national ambitieux a été lancé, ciblant les communes marocaines avec un soutien matériel, financier et technique accru. Au cours des cinq dernières années, près de 70 millions de dirhams ont été investis pour l’acquisition d’équipements spécialisés dédiés à la capture et à la gestion des chiens errants. Cette initiative s’inscrit dans une démarche globale de prévention sanitaire et de protection animale, visant à réduire de manière significative la population de ces animaux tout en respectant leur bien-être.
L’approche adoptée repose sur une convention de partenariat signée en 2019 entre la DGCT, le ministère de la Santé, l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) et l’Ordre national des vétérinaires. Ce partenariat met en œuvre la méthode “TNR” (Trap-Neuter-Release), qui consiste à capturer, stériliser, vacciner, puis relâcher les chiens errants dans leur milieu d’origine. Cette technique est appliquée dans divers dispensaires régionaux au Maroc, tels que celui de Rabat-Salé-Kénitra, géré par l’Association marocaine de protection des animaux et de la nature (AMPANA).
Avec un budget de 80 millions de dirhams, de nouvelles infrastructures sont en cours de construction dans plusieurs villes comme Tanger, Marrakech et Casablanca. Ces dispensaires animaliers au Maroc sont équipés selon les normes internationales, garantissant ainsi une gestion efficace et éthique des chiens errants. Ce déploiement est complété par un programme visant à créer 130 Bureaux communaux d’hygiène (BCH) d’ici 2025, avec pour objectif de couvrir l’ensemble du territoire marocain et de renforcer les capacités locales.
En parallèle, un projet de décret est en cours d’élaboration, conformément à la loi n° 56.12 relative à la prévention des dangers liés aux chiens, pour assurer une régulation stricte du phénomène, tout en respectant le bien-être animal. Des mesures préventives accompagnent également ce projet, notamment la modernisation des abattoirs, des souks, et des décharges, pour réduire les sources de nourriture des animaux errants, contribuant ainsi à la maîtrise de leur population.
Sur le plan sanitaire, le ministère de l’Intérieur collabore étroitement avec le ministère de la Santé pour financer l’achat de vaccins et de sérums antirabiques, répondant ainsi à la menace que représente la rage. Cet engagement reflète la volonté du Maroc de réduire durablement le phénomène des chiens errants, en garantissant la sécurité publique et la salubrité.
À l’horizon 2025, ces efforts coordonnés devraient porter leurs fruits, offrant ainsi aux citoyens marocains un environnement plus sûr et plus sain.