Le Kremlin a exprimé son mécontentement lundi 31 mars suite à la condamnation judiciaire de Marine Le Pen, qualifiant cette décision de « violation des normes démocratiques ». La cheffe de file du Rassemblement National a été déclarée inéligible avec effet immédiat par le tribunal de Paris après avoir été reconnue coupable de détournement de fonds publics.
« De plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, lors de son point presse quotidien. Tout en affirmant ne pas vouloir s’immiscer dans les affaires intérieures françaises, il a ajouté que « les observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu’on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique ».
Cette réaction intervient dans un contexte où les relations entre Marine Le Pen et la Russie ont souvent fait l’objet de controverses. En 2014, son parti avait contracté un emprunt auprès d’une banque russe, alimentant des soupçons sur un possible soutien du Kremlin. Ces soupçons avaient été renforcés par la position critique de Marine Le Pen vis-à-vis des sanctions occidentales imposées à Moscou après l’annexion de la Crimée.
Un rapport parlementaire publié en juin 2023 avait d’ailleurs dénoncé le lien « ancré dans la durée » entre le Rassemblement National et la Russie de Vladimir Poutine, qualifiant le parti de « courroie de transmission » des intérêts russes. Marine Le Pen avait rejeté ces accusations, décrivant ce rapport comme « malhonnête » et « politisé ».
La dirigeante d’extrême droite avait été reçue par Vladimir Poutine au Kremlin en mars 2017, peu avant le premier tour de l’élection présidentielle française, qu’elle avait perdue face à Emmanuel Macron.