Le grand derby de Casablanca, opposant le Wydad et le Raja pour le compte de la 26e journée de la Botola Pro Inwi D1, s’est achevé sur un score nul (1-1) dans une atmosphère étonnamment feutrée, marquée par l’absence totale des groupes ultras des deux camps. Alors que cette rencontre devait symboliser le renouveau du complexe Mohammed V fraîchement rouvert, elle s’est transformée en un rendez-vous manqué, sur fond de protestation silencieuse des supporters les plus fidèles des deux clubs.
Le Wydad a rapidement pris les devants. Dès la 18e minute, un penalty obtenu après une incursion tranchante dans la surface du Raja a été transformé avec précision par Mohamed Rayhi. Ce but a brièvement électrisé les débats sur la pelouse, mais n’a pas suffi à compenser le vide sonore laissé par les gradins. Le Raja, loin de céder, a réagi dans la foulée. À la 27e minute, Houcine Rahimi, bien servi par Bougrine, a trouvé le chemin des filets, ramenant les deux équipes à égalité et relançant les débats.
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— Arryadia TV (@arryadiatv) April 12, 2025
La suite a été plus hachée. Malgré quelques tentatives offensives des deux formations, aucune ne parviendra à faire la différence. En seconde période, le WAC s’est montré plus pressant, poussant la défense rajaouie dans ses retranchements. Les hommes de Rulani Mokwena ont frôlé à plusieurs reprises le but du 2-1, sans toutefois parvenir à faire basculer le sort du match.
Ce nul, bien que méritoire pour un Raja en quête de stabilité en milieu de classement, laisse un goût amer aux Rouges. L’entraîneur sud-africain du WAC, de plus en plus contesté, voit sa position fragilisée, alors que les ambitions du club restent élevées pour cette fin de saison.
Plus que le score, c’est l’ambiance qui a retenu l’attention. L’absence remarquée et volontaire des ultras, en désaccord avec les directions de leurs clubs respectifs, a dépouillé ce choc historique de son âme. Aucun chant, aucune chorégraphie, aucun feu d’artifice… Rien ne rappelait les scènes de liesse habituelles qui ont fait du derby casablancais un moment unique dans le paysage footballistique africain.
Cette neutralité en tribune a souligné le rôle fondamental des supporters dans la magie du football marocain. Une leçon pour les dirigeants, qui devront désormais composer avec une frange militante et influente du public, capable de transformer un événement majeur en une simple formalité sans saveur.