Fès a marqué un tournant dans l’innovation industrielle avec le lancement, hier jeudi, du projet Fez Smart Factory (FSF), le premier écosystème marocain orienté vers l’industrie 4.0. Ce projet ambitieux, qui a mobilisé un investissement de 111,3 millions de dirhams pour sa première phase, a pour objectif de stimuler l’émergence d’une industrie nationale plus compétitive, moderne et axée sur les technologies avancées.
Implanté au sein de l’Université Euromed de Fès (UEMF), le projet FSF vise à accompagner le développement d’usines intelligentes en soutenant les porteurs de projets, les startups et les industriels. Il cherche également à faciliter la transformation des unités industrielles existantes en usines 4.0 grâce à l’adoption de concepts technologiques novateurs. La première phase de ce projet, lancée en 2022, s’inscrit dans une dynamique de transformation digitale du secteur industriel national, en intégrant des solutions de l’industrie 4.0 telles que la robotique, l’intelligence artificielle et l’impression 3D.
Le financement de cette première phase provient de plusieurs acteurs, dont l’Agence MCA-Morocco, le Conseil de la Région Fès-Meknès, l’UEMF, la CGEM et la société Alten, avec le soutien du Fonds des zones industrielles durables (FONZID). Ce fonds fait partie du programme de coopération « Compact II » mis en place entre le Maroc et les États-Unis. Le projet a pour ambition d’améliorer la compétitivité du tissu industriel marocain et de renforcer les liens entre le monde académique et le secteur privé.
Le FSF s’étend sur une superficie de 6,6 hectares et comprend un bâtiment de 9.000 m² qui abrite un incubateur 4.0, un accélérateur de startups, des services d’ingénierie pour l’industrie 4.0, ainsi qu’un Business Center. Le centre offre également des services sociaux comme un restaurant, une crèche, des services médicaux, et un transport pour le personnel. À terme, près de 40 porteurs de projets, 30 startups, 10 sociétés d’ingénierie et plusieurs entités de recherche et développement devraient occuper cet espace, contribuant ainsi à la création d’un écosystème propice à l’innovation et à la croissance économique.
Le FSF ne se limite pas à ces premiers aménagements. La deuxième phase du projet, actuellement en cours, prévoit la construction de la première usine-école pilote 4.0 au Maroc. Ce modèle, cofinancé par la Facilité Investissements pour l’Emploi de la banque allemande KfW, le ministère de l’Industrie, l’Agence de Développement du Digital (ADD), l’ONUDI et l’UEMF, servira de laboratoire d’innovation pour des unités industrielles de démonstration intelligentes. Cette usine-école offrira plus d’un million d’heures de formation en industrie 4.0, visant à renforcer les compétences locales dans des domaines clés comme la mécanique de précision, la robotique et les capteurs.
Avec cette initiative, le Maroc fait un pas significatif vers la modernisation de son secteur industriel. Grâce à une collaboration entre l’université, les entreprises et les institutions publiques, Fez Smart Factory pourrait bien devenir un modèle pour d’autres régions du pays et un moteur de l’innovation à l’échelle nationale et internationale.