Les princesses Disney, avec leurs histoires idéalisées de contes de fées, ont longtemps fasciné des générations de jeunes filles. À travers des films emblématiques tels que Blanche-Neige, Raiponce ou La Belle au Bois Dormant, ces héroïnes véhiculent un message de bonheur éternel, de réussite personnelle et de rencontres miraculeuses. Cependant, une étude récemment publiée dans le British Medical Journal (BMJ), intitulée « Et ils vécurent heureux pour toujours ? Les risques cachés pour la santé des princesses Disney », remet en question cette vision en soulignant les graves problèmes de santé que ces princesses auraient réellement affrontés si leurs histoires étaient basées sur des faits scientifiques. Bien que les films Disney se concluent toujours par un « heureux pour toujours », la réalité serait tout autre, selon les chercheurs.
Pocahontas : un saut fatal ou des fractures multiples
L’étude met en lumière l’un des exemples les plus frappants : Pocahontas. Dans le film d’animation, la princesse amérindienne se lance dans un plongeon spectaculaire au sommet d’une cascade. Selon les chercheurs, ce saut aurait été fatal ou aurait entraîné des fractures multiples. En effet, en calculant la hauteur de la falaise, ils estiment que Pocahontas aurait chuté de 252 mètres, un saut bien au-delà des capacités humaines. Même des plongeons de plus de 12 mètres présentent déjà un risque de fractures importantes. Pour cette héroïne, le « saut » symbolique vers l’aventure aurait en réalité été un passage direct vers des blessures graves, si ce n’est la mort. La réalité scientifique montre que son incroyable exploit n’aurait tout simplement pas pu se produire sans conséquences dramatiques sur sa santé.
Cendrillon : une vie de poussière et de microplastiques
Cendrillon, figure emblématique du travail forcé et de l’exploitation domestique, est constamment exposée à la poussière en nettoyant la maison de sa belle-mère. Selon l’étude, cette exposition continue à la poussière de cheminée, associée au ménage et à l’entretien, augmente le risque de maladies pulmonaires graves telles que la pneumonie ou le cancer du poumon. Le ramonage des cheminées et les longues heures passées à balayer sans aucune protection seraient des facteurs de risque important. En outre, lorsqu’elle se rend au bal, la marraine de Cendrillon lui saupoudre son corps de paillettes magiques, des microplastiques recouverts d’aluminium, qui sont désormais reconnus comme des agents dangereux pour la santé. En France, les paillettes libres ont même été interdites en raison de leur impact environnemental et sanitaire. Plutôt qu’un prince charmant, Cendrillon aurait peut-être dû se concentrer sur des solutions de prévention pour éviter ces risques sanitaires.
Aurore : le coma prolongé, un danger pour la santé
La Belle au Bois Dormant, Aurore, endormie pendant près de cent ans après avoir été piquée par un fuseau, serait un autre exemple de mise en danger de la santé dans le monde féerique de Disney. Bien qu’elle soit réveillée par un baiser magique du Prince Philippe, le coma prolongé auquel elle a été soumise aurait eu des conséquences graves. Les chercheurs rappellent que le sommeil excessif est lié à de multiples problèmes de santé : maladies cardiovasculaires, AVC, obésité, diabète, et même des escarres ou une atrophie musculaire. Aurore, bien qu’elle semble s’en sortir miraculeusement à la fin de l’histoire, aurait en réalité souffert de nombreux problèmes de santé liés à son long sommeil forcé. Le contraste entre la vie d’héroïne féerique et la réalité médicale est frappant, et cet exemple montre bien que l’illusion d’un « bonheur éternel » a un prix.
Raiponce : des cheveux magiques, mais un cuir chevelu en détresse
Raiponce, la princesse aux cheveux d’or, est capturée par une sorcière maléfique qui utilise ses cheveux comme un remède magique. Cependant, les chercheurs signalent que la pratique de l’utilisation de ses cheveux longs comme corde pour tirer la sorcière aurait provoqué des lésions permanentes à ses follicules pileux. Cette condition, connue sous le nom d’alopécie de traction, pourrait entraîner une perte de cheveux importante, des douleurs au cuir chevelu et des migraines fréquentes. Le rêve de Raiponce de ne jamais couper ses cheveux serait en réalité un cauchemar pour sa santé capillaire. L’illusion de beauté et de magie dissimule des risques de santé qui ne sont pas évoqués dans le film.
The ending of Tangled where Rapunzel reunites with her parents is one of the best animated visual storytelling scenes of the last decade. Their faces just read so much emotion that dialogue isn’t needed at all. pic.twitter.com/YMSCoNLzL1
— Animated Antic (@Animated_Antic) February 12, 2020
Belle et la Bête : des risques infectieux mortels
Dans La Belle et la Bête, Belle se retrouve prisonnière d’un château dirigé par une bête mystérieuse. Bien que l’histoire se termine par une transformation en prince charmant et un mariage, la réalité biologique de cette créature hybride n’aurait pas été aussi favorable. Avec une anatomie d’animaux différents (buffle, gorille, lion, ours, loup), la Bête aurait été un foyer potentiel pour de nombreuses maladies infectieuses, telles que la brucellose et la rage. Le contact rapproché entre Belle et cette créature aurait exposé l’héroïne à des risques infectieux graves. Ce n’est donc pas seulement un prince charmant qui aurait dû être délivré de son sort, mais aussi Belle qui aurait dû envisager un traitement médical après un contact aussi dangereux.
Mulan : une pression mentale insoutenable
Mulan, la guerrière qui sauve la Chine, n’échappe pas non plus aux risques pour la santé mentale. En plus des difficultés physiques liées à son rôle de soldat, elle subit une pression sociale et familiale énorme, qui peut entraîner des troubles mentaux tels que l’anxiété ou la dépression. Forcée de masquer sa véritable identité et de se battre dans un environnement de guerre, Mulan se trouve dans une situation de stress constant. La violence psychologique qu’elle endure, combinée à l’exigence d’une vie conforme aux attentes de sa famille, nuit gravement à son bien-être mental. Bien qu’elle remporte des victoires héroïques, la santé mentale de Mulan serait profondément affectée par les violences liées à l’honneur et aux attentes sociales qui pèsent sur elle.
Mulan animated movie unlike the other girlboss films, had struggle, was training, had a personality and you see her at best against Shan Yu by also saving China.
Good movie and strong female character done right. pic.twitter.com/suiAtsCqjr— Darth Spidey (@spidey_zilla) September 15, 2024
Blanche-Neige et Jasmine : isolement social et risques de maladies graves
Blanche-Neige, contrainte de vivre dans une situation d’isolement extrême, pourrait également développer des problèmes de santé mentale tels que la dépression ou l’anxiété. L’isolement social est un facteur de risque important pour la santé mentale, et les chercheurs soulignent que l’absence d’interactions sociales favorables aurait eu un impact néfaste sur sa santé. Le cas de Jasmine dans Aladdin est similaire. Bien qu’elle vive dans un palais majestueux, elle reste enfermée et n’a que peu d’interactions sociales, ce qui l’expose à des risques de dépression et de troubles du système immunitaire. L’isolement social est bien connu pour ses effets dévastateurs sur la santé, ce que les films Disney omettent de montrer.
This is what cinema is all about.
You may think it’s sappy, melodramatic, or corny, but Snow White is drilled with so much emotions and that’s something nobody can ever take away from this film. pic.twitter.com/LT94Y2vf8p
— Crimson Mayhem (@Crimson_Mayhem_) November 2, 2024
le prix à payer pour des vies de conte de fées
Les chercheurs du British Medical Journal concluent que, bien que les princesses Disney offrent des récits merveilleux, leur santé aurait été gravement compromise dans la réalité. Les stéréotypes de genre véhiculés par ces histoires, ainsi que l’omission des conséquences médicales, offrent une vision déformée de ce que signifie vivre heureux pour toujours. Disney doit repenser sa représentation des princesses en tenant compte des risques pour la santé, aussi bien physiques que mentaux, qu’elles encourent dans leurs aventures. Il serait donc judicieux d’envisager des interventions pour améliorer leur bien-être, comme la pleine conscience, la psychothérapie, ou même une meilleure gestion des interactions avec des animaux, pour enfin espérer un « heureux pour toujours » qui ne soit pas qu’une chimère.