Ce matin-là, Casablanca était fidèle à elle-même : une ville bouillonnante, où chaque minute compte. Comme tant d’autres, je me pressais pour rejoindre mon lieu de travail. En retard et sans espoir de croiser un taxi libre, j’ai opté pour une solution devenue un réflexe : j’ai ouvert mon application de VTC, programmé ma course, et attendu. Quelques minutes plus tard, un chauffeur souriant se présentait devant moi. Tout semblait rouler… jusqu’à ce que le trajet prenne une tournure que je n’oublierai pas de sitôt.
À peine avions-nous rejoint la route principale qu’un bruit de klaxons surgit derrière nous. Deux taxis déboulèrent de nulle part, roulant côte à côte pour nous bloquer. Leur cible ? Pas une voiture banale, mais bien un VTC. Ils avaient repéré l’application encore ouverte sur le téléphone de mon chauffeur. Leur réaction fut immédiate : ils se mirent à crier, à nous menacer à travers les fenêtres : « Si vous bougez, on casse tout. »
Leur colère était palpable, presque incontrôlable. Mon chauffeur, d’une patience exemplaire, tenta de discuter, mais rien n’y faisait. Ils n’étaient pas là pour parler, mais pour intimider. Nous étions pris au piège, incapables d’avancer.
Une course qui vire au cauchemar
Alors que les minutes s’égrainaient, mon stress montait en flèche. Je devais couvrir une conférence importante pour mon travail, mais la confrontation nous retenait sur place. Une heure et demie plus tard, j’arrivais enfin à destination. Trop tard. La conférence était terminée, et mon absence m’a valu de sérieux problèmes professionnels.
Cette mésaventure m’a laissée un goût amer, mais surtout une question brûlante : pourquoi ce harcèlement des taxis envers les VTC ?
Un monopole à bout de souffle
La vérité est cruelle : ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit, et ce ne sera pas la dernière. Les taxis traditionnels refusent la moindre concurrence. Et pourtant, leur service laisse à désirer. Qui, au Maroc, n’a jamais attendu désespérément qu’un taxi daigne s’arrêter ? Qui n’a jamais vu un chauffeur refuser une course sous prétexte que « ce n’est pas sur son chemin » ?
Ce système, archaïque et injuste, force des milliers de Marocains à se débrouiller comme ils peuvent, souvent au détriment de leur temps, de leur argent, et même de leur dignité. Pendant ce temps, les plateformes de VTC proposent une alternative moderne, fiable et orientée vers le client.
Pourquoi les VTC sont essentiels
Avec les VTC, pas de mauvaises surprises. Le prix est affiché à l’avance, les chauffeurs sont courtois et professionnels, et chaque trajet est une expérience plus sereine. Depuis leur apparition, ces services ont démontré leur capacité à moderniser le transport urbain, à condition de leur donner un cadre légal.
Un appel à l’action
L’incident que j’ai vécu n’est pas qu’une anecdote personnelle. Il reflète un problème bien plus vaste : l’incapacité de notre système de transport à s’adapter aux besoins des citoyens. Le Maroc, en pleine modernisation, ne peut se permettre d’ignorer cette question plus longtemps.
Légaliser et réguler les plateformes de VTC ne se résume pas à un débat sur la concurrence. C’est une question de justice sociale, de fiabilité et de respect pour les usagers. Si rien ne change, des milliers de Marocains continueront à subir les défaillances d’un système qui, manifestement, n’est plus à la hauteur.
Il est temps de faire avancer les choses. Le transport au Maroc doit entrer dans une nouvelle ère, où l’innovation et la qualité de service ne sont plus des luxes, mais des normes.