L’origine de Christophe Colomb, le célèbre explorateur, est au cœur d’un nouveau débat scientifique. Alors que la tradition a longtemps soutenu qu’il était né à Gênes, en Italie, un récent documentaire a révélé des résultats d’une étude ADN suggérant qu’il pourrait en réalité être né en Espagne, issu d’une famille juive. Cette révélation a été diffusée le 12 octobre, coïncidant avec la célébration de l’arrivée de Colomb aux Amériques, mais elle suscite des controverses parmi la communauté scientifique.
L’image de Colomb, présentée comme un héros chrétien, est désormais remise en question. Historiquement, l’explorateur est censé être né à Gênes en 1451, fils de Domenico Colombo, un tisserand lombard. Des documents écrits de sa main, notamment une lettre datée de 1498, affirment son lien avec cette ville. Cependant, la validité de ces affirmations a été contestée par des chercheurs qui remettent en cause ses origines italiennes et catholiques. L’émergence de nombreuses hypothèses suggère qu’il pourrait être né au Portugal, à Majorque, en Corse, ou même en Suède et en Écosse, mais aucune de ces théories n’a été corroborée par des preuves solides.
L’étude présentée dans le documentaire repose sur des analyses ADN réalisées sur des restes retrouvés dans la cathédrale de Séville, où Colomb est inhumé. Des échantillons de son frère Giacomo et de son fils Fernand ont été comparés, pointant vers des origines juives séfarades. Ce tournant dans l’histoire de Colomb soulève des questions sur ses choix de dissimulation. À la fin du XVe siècle, l’Espagne était en proie à des persécutions contre les communautés juives et musulmanes, les contraignant à se convertir ou à fuir. Dans ce contexte, il serait possible que Colomb ait caché ses origines pour éviter l’Inquisition, se présentant comme un Italien chrétien pour naviguer à travers des temps incertains.
Malgré l’impact potentiel de ces résultats, la communauté scientifique demeure sceptique. Les analyses n’ont pas encore été publiées dans des revues académiques, laissant le doute quant à leur rigueur. Des experts, comme le professeur Antonio Salas, critiquent la méthodologie employée, affirmant qu’aucun chromosome Y ne permet de déterminer une origine juive séfarade de manière précise. Le débat sur les véritables origines de Christophe Colomb reste donc entier, avec des preuves encore à démontrer.
Cette enquête ADN soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Alors que l’on pensait connaître l’histoire d’un des personnages les plus emblématiques du monde, la science remet en cause des siècles de certitudes, transformant ainsi le récit traditionnel de la découverte des Amériques.