Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict ce lundi 31 mars dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national) au Parlement européen. Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme aménageables sous bracelet électronique.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale devra également s’acquitter d’une amende de 100 000 euros. Plus déterminante encore pour son avenir politique, elle est frappée d’une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate, ce qui compromet sérieusement sa candidature à l’élection présidentielle de 2027 et sa participation aux prochaines législatives.
Dans l’énoncé de son jugement, le tribunal a souligné le « rôle central » joué par Marine Le Pen dans le système mis en place pour détourner les fonds du Parlement européen. Les juges ont particulièrement insisté sur la gravité des faits reprochés, considérant qu’ils portaient atteinte à la confiance des citoyens dans les institutions.
La décision du tribunal prend également en compte « le risque de récidive » ainsi que « le trouble majeur à l’ordre public » que représenterait, selon les magistrats, le fait qu’une personne condamnée pour de tels faits puisse se présenter à l’élection présidentielle.
Cette condamnation intervient au terme d’un procès très médiatisé qui aura duré plusieurs semaines. Les avocats de Marine Le Pen ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel de cette décision, qualifiant le verdict de « politique » et dénonçant une volonté de l’écarter de la vie politique française.
Cette affaire, qui concernait l’emploi fictif présumé d’assistants parlementaires rémunérés par le Parlement européen mais travaillant en réalité pour le parti, constitue un revers majeur pour Marine Le Pen et pourrait redessiner le paysage politique français à l’approche des prochaines échéances électorales.