La jeune pousse technologique Naoris, implantée au Maroc depuis 2024, vient de marquer un tournant décisif dans l’univers de la cybersécurité. En mettant en ligne son protocole décentralisé le 31 janvier dernier, l’entreprise affirme sa volonté de redéfinir les bases de la protection numérique à l’ère post-quantique.
Son approche ? Rompre avec les modèles traditionnels en centralisant non pas les données, mais l’intelligence collective. Grâce à une simple extension compatible avec les principaux navigateurs, chaque utilisateur devient un acteur actif de la sécurisation du réseau, contribuant à un écosystème distribué où chaque nœud participe à la détection et à la neutralisation des menaces en temps réel.
Une rupture assumée avec les systèmes classiques
Inspirée des mécanismes de la « swarm intelligence », Naoris s’appuie sur la technologie blockchain pour valider les informations de manière collective et décentralisée. Ce modèle se démarque résolument des architectures classiques, jugées vulnérables face à la sophistication croissante des attaques informatiques.
Installée à Casablanca, la startup s’est notamment alliée au cabinet BDO Maroc pour ancrer sa vision dans un tissu économique local en quête de souveraineté numérique.
Une croissance fulgurante : plus de 650 000 nœuds actifs en deux mois
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En à peine deux mois, Naoris a enregistré plus de 38 millions de transactions post-quantiques et permis la création de 1,8 million de portefeuilles numériques. Le réseau revendique aujourd’hui 656 688 nœuds de sécurité actifs – un volume qui surpasse largement des protocoles pourtant bien établis comme Ethereum, qui n’en compte qu’une fraction.
Côté sécurité, ce système collectif a déjà permis d’identifier et de neutraliser quelque 200 millions de menaces numériques, attestant de son efficacité et de sa capacité à évoluer dans un environnement mouvant.
Une réponse aux enjeux marocains et globaux
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tension accrue sur le front de la cybersécurité au Maroc. En 2024, la DGSSI faisait état de 644 incidents significatifs recensés, mettant en lumière les limites d’une protection trop centralisée. Pour Youssef El Maddarsi, PDG de Naoris Consulting, l’enjeu est clair : « Il faut bâtir des infrastructures cyber plus robustes, plus souveraines et adaptées aux défis de demain, notamment à l’aube de l’ère post-quantique. »
Naoris entend ainsi proposer une alternative viable et scalable, qui anticipe non seulement les risques technologiques, mais répond aussi aux aspirations des États et entreprises en matière d’indépendance numérique.
Des soutiens de poids pour une ambition globale
Le projet suscite un intérêt croissant au sein de l’écosystème économique marocain. Parmi les soutiens affichés figurent des figures influentes comme Driss Benomar, président du groupe Al Omra et membre de la CGEM, Salaheddine Mezouar, ancien président de la confédération, ou encore Zakaria Fahim de BDO Maroc.
Le lancement officiel du mainnet est prévu dans les prochains mois. Il marquera une nouvelle étape dans le déploiement de cette technologie, appelée à s’étendre progressivement dans les administrations, les entreprises stratégiques et les infrastructures critiques.