En dépit de la décision prise en juin dernier par Bank Al-Maghrib de réduire son taux directeur de 25 points de base, dans l’espoir de dynamiser l’économie, les taux appliqués aux prêts immobiliers au Maroc ne semblent pas refléter cette baisse attendue.
D’après les dernières statistiques fournies par le comparateur Afdal.ma, les offres les plus compétitives en matière de prêt immobilier stagnent autour de 4,20 % pour une durée de 7 ans, 4,50 % pour des périodes allant de 7 à 15 ans, et 4,65 % pour des échéances excédant 15 ans. Ces taux, déjà en vigueur avant l’ajustement de la Banque centrale, demeurent inchangés.
Ce paradoxe apparent trouve sa source dans la nature même du financement bancaire marocain. En effet, à peine un quart des ressources des banques est véritablement affecté par les fluctuations du taux directeur. Ainsi, la baisse des 25 points de base n’a eu qu’une répercussion mineure sur le coût global des financements. Par conséquent, les institutions financières n’ont pu intégrer cette réduction dans leurs offres de prêts aux particuliers.
Dans ce contexte de stabilité des taux, le marché immobilier marocain continue de connaître une forte activité, notamment en raison du retour des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE). Ces derniers, profitant de la période estivale pour finaliser leurs acquisitions immobilières, constituent une part significative des demandes de simulation de crédit. Entre juin et août, les MRE ont représenté 40 % des simulations de prêt immobilier.
Ainsi, la dynamique actuelle du secteur immobilier ne s’explique pas par la baisse du taux directeur, mais par des facteurs saisonniers, avec en tête le retour des MRE, phénomène régulier durant l’été, qui agit comme un véritable levier pour l’activité.