L’économie marocaine a enregistré une croissance notable de 4,3 % au troisième trimestre 2024, une performance supérieure aux 3 % atteints sur la même période en 2023. Ce dynamisme est attribué à une demande intérieure robuste et à des avancées significatives dans les secteurs non agricoles, malgré un repli marqué de l’agriculture, selon une note publiée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
La croissance a été portée par une reprise des investissements bruts, en hausse de 13,5 %, et une augmentation des dépenses des ménages (+3,9 %) et des administrations publiques (+3,8 %). Ces éléments ont contribué à hauteur de 6,9 points à la croissance globale, soulignant l’impact déterminant de la demande intérieure sur l’économie.
Les secteurs non agricoles en tête
Les activités non agricoles ont connu une hausse de 5,1 %, tandis que le secteur agricole a reculé de 5,2 %, illustrant des conditions climatiques défavorables ayant pesé sur les récoltes. Cette dynamique sectorielle hétérogène a permis de stabiliser la trajectoire de croissance globale.
Le secteur secondaire, en particulier, a été le moteur principal de cette expansion, avec une progression impressionnante de 7,6 %. L’industrie extractive a connu une envolée de 15,9 %, une nette reprise après une contraction l’année précédente. Les industries manufacturières (+7,5 %) et le secteur du bâtiment et travaux publics (+6,9 %) ont également affiché des performances solides, confirmant leur rôle dans la transformation structurelle de l’économie nationale.
Les services : une contribution modérée mais essentielle
Dans le secteur tertiaire, la croissance a atteint 3,8 %, portée par des segments tels que le transport (+4 %), les services publics (+3,7 %) et le commerce (+3,2 %). Cependant, certains domaines ont montré des signes de ralentissement, notamment l’hébergement et la restauration, qui ont progressé de 11,2 % contre 12,5 % un an auparavant, ainsi que les services financiers, dont la croissance a ralenti à 3,1 %.
Une inflation maîtrisée, mais des défis structurels
Le climat économique favorable a permis une maîtrise de l’inflation, désormais limitée à 1,7 %, contre 7,2 % l’année précédente. Ce contrôle des prix a renforcé le pouvoir d’achat des ménages et stimulé la consommation intérieure. Cependant, le besoin croissant de financement de l’économie demeure une préoccupation majeure, nécessitant des réformes structurelles pour garantir une croissance durable.
Défis agricoles et perspectives
Le repli de 5,2 % de l’agriculture a été en partie compensé par une reprise dans la pêche, qui a progressé de 12 %, bien que ce rythme soit en ralentissement par rapport à l’année précédente. Ce contraste met en lumière la vulnérabilité du secteur primaire face aux aléas climatiques et la nécessité d’une diversification accrue des sources de revenus dans les zones rurales.
Une économie résiliente
Le Maroc poursuit son redressement économique grâce à une demande intérieure solide et des secteurs industriels en plein essor, malgré les défis persistants liés à l’agriculture et aux besoins de financement. Cette résilience offre des perspectives encourageantes pour les trimestres à venir, à condition de maintenir une gestion rigoureuse des priorités économiques.