La Chambre des représentants a adopté le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année 2025 lors d’une séance plénière vendredi. Le texte a été approuvé par 178 députés, tandis que 57 se sont opposés, sans aucune abstention. Ce vote en deuxième lecture marque une étape clé pour le gouvernement d’Aziz Akhannouch, qui met en avant ses priorités économiques et sociales pour l’année à venir.
Le PLF pour 2025 introduit plusieurs mesures importantes visant à améliorer le système fiscal et social du pays. Parmi les amendements intégrés, figure l’exonération totale des pensions de retraite et des rentes viagères dans le cadre des régimes de retraite de base, avec une exception pour les régimes de retraite complémentaire. Cette mesure, qui prendra effet à partir du 1er janvier 2026, vise à alléger la charge fiscale des retraités. En 2025, une réduction de 50% du montant de l’impôt sur ces pensions et rentes viagères sera appliquée. Le projet de loi prévoit également la soumission des gains provenant des jeux de hasard en ligne d’origine étrangère à un impôt sur le revenu, via une retenue à la source de 30%. Une contribution de solidarité spécifique de 2% sera également instaurée pour les résidents du Maroc percevant ces gains.
L’un des autres changements notables concerne l’exonération des contrats et actes relatifs à la création de garanties et d’hypothèques des droits d’enregistrement. L’objectif est de garantir le paiement des impôts et des taxes dus, tout en simplifiant le traitement des documents relatifs aux garanties auprès de l’Administration fiscale. Ces ajustements sont censés améliorer la justice fiscale et créer un environnement plus équitable pour les citoyens.
Lors de la discussion du PLF, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a souligné que le projet reflète l’engagement du gouvernement à renforcer les fondations de l’État social. Elle a insisté sur la nécessité d’un investissement accru dans l’emploi, notamment pour offrir des opportunités aux jeunes, au-delà des seules initiatives des entreprises privées. Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a ajouté que le projet reposait sur des données techniques solides, permettant une allocation de plus de 100 milliards de dirhams pour le dialogue social, la couverture médicale, et l’aide sociale directe. Il a précisé que l’Exécutif a consacré environ 10% du PIB pour soutenir les revenus des catégories vulnérables et de la classe moyenne, confirmant ainsi l’engagement du gouvernement pour une politique sociale forte.
Le dialogue social a également été au cœur des priorités budgétaires, avec une allocation de 45 milliards de dirhams, permettant des augmentations salariales significatives pour plusieurs secteurs. Les médecins bénéficieront ainsi de 3 800 dirhams supplémentaires, les enseignants du supérieur de 3 000 dirhams, et les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale verront leurs salaires augmenter entre 1 500 et 4 800 dirhams, dans le cadre d’une réforme de grande envergure.
Concernant les retraités, l’exonération de l’impôt sur le revenu a été jugée indispensable pour soulager une catégorie de la population qui a contribué de manière significative au développement du pays, tant dans le secteur public que privé. Cette mesure aura un impact financier estimé à 1,2 milliard de dirhams, selon les estimations officielles.
Le processus législatif autour du PLF 2025 a impliqué un large éventail d’acteurs politiques, avec l’adoption préalable du projet par la commission des finances de la Chambre des représentants, qui a validé le texte après des discussions détaillées. En outre, 231 amendements ont été proposés par différents groupes parlementaires au cours des dernières étapes de l’examen de la première partie du projet. Ces amendements ont été examinés et intégrés au texte final, reflétant ainsi la diversité des préoccupations des représentants du peuple.
Le projet de loi de finances pour 2025 a également été approuvé par les conseillers parlementaires, avec 46 votes en faveur, 13 contre et 4 abstentions. Cette approbation marque la fin d’un processus législatif complexe et le début de la mise en œuvre des priorités budgétaires du gouvernement pour l’année à venir. L’Exécutif a exprimé sa volonté d’utiliser cette loi pour poursuivre ses objectifs de croissance économique, d’équité sociale et de développement durable.