Depuis le 1er janvier 2025, les enfants nés appartiennent à la génération Bêta, qui s’étendra jusqu’en 2039. Cette nouvelle cohorte s’inscrit dans une continuité historique de dénominations générationnelles, où chaque période reflète des caractéristiques sociales, économiques et technologiques distinctes. Mais qui détermine ces appellations et leurs délimitations temporelles ?
La première génération officiellement nommée fut celle des baby-boomers, nés entre 1946 et 1964. Ce terme est apparu dans les années 1960 pour décrire l’explosion des naissances après la Seconde Guerre mondiale. Le photographe Robert Capa aurait utilisé le terme Gen X dès les années 1950, mais ce sont les sociologues William Strauss et Neil Howe qui ont popularisé les dénominations générationnelles avec la génération X (1965-1980), marquée par des crises économiques et des bouleversements sociaux.
Ces mêmes sociologues ont ensuite désigné la génération suivante sous le nom de Millennials ou Génération Y (1981-1996), une génération ayant grandi avec l’essor d’Internet et des technologies mobiles. Puis, la génération Z (1997-2009) s’est distinguée par son immersion totale dans le numérique et les réseaux sociaux, devenant experte dans la gestion de multiples sources d’information.
Face à la fin de l’alphabet latin, le démographe australien Mark McCrindle a inauguré l’utilisation de l’alphabet grec en nommant la génération suivante Alpha (2010-2024). Cette cohorte est la première à évoluer dans un monde dominé par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et la robotique. McCrindle prévoit que la génération Bêta, en pleine émergence, verra les technologies intelligentes et l’automatisation pleinement intégrées dans tous les aspects de la vie quotidienne, des systèmes éducatifs aux soins de santé.
Cependant, aucune instance officielle ne fixe ces catégories. Les noms et périodes sont généralement proposés par des chercheurs, des sociologues ou des cabinets de conseil, puis adoptés par les médias et le grand public. Cette absence de consensus scientifique souligne le caractère subjectif de ces dénominations.
Les générations futures ont déjà leurs noms : Gamma (2040-2054) et Delta (2055-2069). Ces appellations témoignent de la volonté de structurer le temps sociétal en segments lisibles et d’en analyser les dynamiques. Pourtant, chaque génération reste diverse et plurielle, difficilement réductible à une simple étiquette.