Le projet de construction de tunnels sous-marins entre l’Espagne et le Maroc, dont l’achèvement est envisagé pour 2030, suscite un intérêt croissant. Ce projet prévoit l’édification de deux tunnels d’une longueur de 28 kilomètres, s’enfonçant jusqu’à 475 mètres sous la surface de la mer.
La Société Espagnole d’Études des Communications Fixes à travers le Détroit de Gibraltar (SECEGSA) a récemment lancé une initiative visant à collecter des données sismiques pour évaluer la faisabilité de cette liaison. Dans ce cadre, elle a ouvert un appel d’offres pour la location, avec option d’achat, de quatre sismomètres de fond de mer (OBS). Ces équipements seront exploités par le département de géophysique de l’Observatoire de la Marine Royale Espagnole (ROA), lors d’une campagne de recherche d’une durée de six mois, évaluée à environ 5,75 millions de dirhams (soit environ 522 500 dollars).
Depuis 2010, le ROA et la SECEGSA collaborent étroitement pour surveiller l’activité sismique dans le détroit de Gibraltar et ses environs. Leur partenariat vise à maintenir un réseau sismique à court terme et à analyser les données recueillies.
L’idée d’une connexion fixe entre l’Espagne et le Maroc remonte à 1979, lorsque le roi Hassan II et le roi Juan Carlos Ier ont signé une déclaration conjointe en faveur de l’étude de cette possibilité. En 1980, deux entités publiques ont été établies pour faire progresser le projet : la SECEGSA en Espagne et la SNED au Maroc. Malgré des investissements importants dans les années 1980, les avancées ont été limitées, sans résultats tangibles.
Cependant, un regain d’intérêt pour ce projet ambitieux a récemment vu le jour. Lors de la 43e réunion du Comité hispano-marocain en avril 2023, les deux pays ont convenu d’un plan de travail triennal. Ce plan inclut l’évaluation de la faisabilité d’une galerie de reconnaissance géomécanique, susceptible de servir également à des fins de télécommunications.
Les études récentes menées par les chercheurs du SECEGSA ont renforcé l’idée de la viabilité de cette liaison. Les conclusions suggèrent qu’elle pourrait être achevée et opérationnelle d’ici le début de l’année 2030, en vue de coïncider avec la Coupe du monde. Ce projet ambitieux, s’il se concrétise, pourrait marquer une avancée significative dans les relations entre les deux nations, tout en facilitant les échanges et la connectivité dans la région.