Le clash entre deux figures emblématiques de la scène musicale marocaine, Si Mehdi et ElGrande Toto, a pris une tournure judiciaire qui secoue le paysage artistique du pays. Retour sur une querelle où les punchlines ont laissé place aux assignations.
Tout commence il y a deux ans, lorsque le rappeur ElGrande Toto, de son vrai nom Taha Fahssi, multiplie les piques à l’encontre de Si Mehdi. Des vidéos moqueuses, des réactions sarcastiques à ses clips, et des blagues sur ses chansons, notamment « Finito », font le tour des réseaux sociaux. Si Mehdi, loin de prendre ces attaques à la légère, décide de porter l’affaire devant la justice, accusant Toto de diffamation et d’injures.
Invité récemment dans l’émission « éhki Li Chahrzad » animée par Chahrzad Akroud, Si Mehdi a réaffirmé sa détermination à poursuivre le rappeur en justice, déclarant : « Le problème entre moi et Toto est judiciaire, pas personnel, et doit être résolu au tribunal. Il est impossible que je pardonne, car l’affaire n’est plus entre mes mains. Tout a commencé en 2022 après qu’il a fait plusieurs vidéos pleines d’insultes et de dénigrement. »
De son côté, ElGrande Toto, qui a fait face à d’autres démêlés judiciaires pour des accusations d’incitation à la violence et à la consommation de drogues, a réagi sur son compte officiel sur Instagram, où il a exprimé son respect pour le droit de Si Mehdi de recourir à la justice, affirmant qu’il se plierait aux décisions judiciaires marocaines.
Cette affaire soulève des questions sur la gestion des conflits dans le milieu artistique marocain. Alors que dans d’autres pays, le « buzz » même négatif, est parfois exploité pour booster la notoriété, au Maroc, la tendance semble être à la judiciarisation des différends.
Si Mehdi, devenu un phénomène web après la sortie de « Finito », aurait pu capitaliser sur cette attention, mais a préféré défendre son honneur devant les tribunaux.
Ce feuilleton judiciaire entre deux poids lourds de la musique marocaine met en lumière les défis auxquels sont confrontés les artistes dans l’ère numérique, où la frontière entre critique artistique et diffamation devient de plus en plus floue.