Le secteur des taxis au Maroc s’apprête à opérer une transformation cruciale sous l’impulsion du ministère de l’Intérieur. Abdelouafi Laftit a récemment adressé une circulaire aux walis et gouverneurs pour remettre de l’ordre dans une activité en proie à des dysfonctionnements persistants. Cette réforme ambitieuse, lancée en prévision de grands événements internationaux tels que la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, vise à redorer l’image des taxis et à restaurer la confiance des usagers.
Les griefs contre les taxis sont bien connus : refus de prendre des passagers, absence de transparence tarifaire, non-utilisation du compteur, et parfois même facturation abusive. Ces pratiques ont incité de nombreux citoyens à recourir à des solutions de transport alternatives, souvent en dehors du cadre légal. Conscient des enjeux, le ministère de l’Intérieur a décidé de sévir. Les autorités locales sont désormais tenues de veiller au respect strict des tarifs affichés et à l’utilisation systématique des taximètres. Des sanctions seront appliquées en cas de manquements.
L’amélioration du service passe également par une revalorisation de la profession de chauffeur de taxi. Pour ce faire, des programmes de formation seront déployés pour renforcer les compétences et le professionnalisme des conducteurs. L’objectif est de garantir un service de qualité, tout en assurant des conditions de travail décentes aux chauffeurs. Le ministère mise également sur une modernisation des infrastructures de transport, avec un système d’information performant pour la gestion des taxis.
Un autre défi de taille concerne le transport illégal, en particulier celui facilité par les applications mobiles non autorisées. Ces services informels, bien que prisés pour leur commodité, échappent à toute réglementation, mettant en péril la stabilité économique des taxis. La circulaire ministérielle rappelle les dispositions de la circulaire de novembre 2022, qui encadre strictement ce type d’activité. Le contrôle sera renforcé pour dissuader les opérateurs non conformes.
La circulaire s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris depuis 2022 pour professionnaliser le secteur. Le ministère s’engage à accompagner les chauffeurs, non seulement par des formations, mais aussi par un appui juridique et technique. Des initiatives précédentes avaient déjà fixé des limites quant au nombre de licences exploitables par une même personne, afin de mieux répartir les opportunités et d’éviter les monopoles.
Les réformes en cours visent à bâtir un secteur des taxis durable, compétitif et respectueux des standards internationaux. À terme, elles devraient non seulement améliorer l’expérience des usagers, mais aussi positionner le Maroc comme un modèle en matière de gestion du transport urbain.