Un vaste black-out a frappé le Venezuela ce vendredi, touchant notamment la capitale Caracas, et a été attribué à un « sabotage » par les autorités dans un contexte de crise post-électorale intense. Freddy Ñáñez, ministre de la Communication, a précisé à la télévision publique que « presque l’intégralité du territoire national, soit les 24 États, a signalé une interruption totale ou partielle de l’alimentation en électricité ».
Cette nouvelle coupure survient un mois après la réélection controversée de Nicolás Maduro, alors que l’opposition persiste à contester les résultats. Bien que le pays soit habitué à des interruptions électriques localisées, une panne d’une telle envergure rappelle la crise de mars 2019, lorsque le Venezuela avait été plongé dans l’obscurité pendant cinq jours. Le gouvernement attribue fréquemment ces coupures à des « attaques » perpétrées par l’opposition et soutenues par les États-Unis, bien que de nombreux experts pointent plutôt une gestion défaillante des infrastructures électriques, accentuée par une crise économique sévère.
Depuis une décennie, le Venezuela est englué dans une crise économique sans précédent, marquée par une contraction du PIB de 80 % et l’exil de 7 millions de citoyens. Dans ce contexte, le ministre Ñáñez a annoncé la mise en œuvre d’un « plan anti-coup d’État » pour contrer cette situation, accusant l’opposition de vouloir « semer la violence et la mort dans les rues ».
Sur le plan politique, Edmundo González Urrutia, candidat de l’opposition, est convoqué pour la troisième fois par le parquet, avec la menace d’un mandat d’arrêt en cas de non-comparution. Il est accusé de « usurpation de fonctions » et « incitation à la désobéissance civile » après avoir revendiqué sa victoire lors des élections présidentielles, résultats contestés par le gouvernement.
Dans ce climat de tension extrême, l’avenir du Venezuela demeure incertain, alors que la population subit de plein fouet les effets de cette instabilité, comme en témoigne la récente coupure électrique.