Le gouvernement japonais a approuvé, vendredi dernier, un budget record pour l’exercice fiscal 2025, marquant une augmentation notable des dépenses dans les domaines de la protection sociale et de la défense. Ce budget colossal de 730 milliards de dollars reflète les priorités stratégiques du pays face aux défis démographiques et géopolitiques.
La part consacrée à la défense atteint 55 milliards de dollars, une somme significative destinée à renforcer les capacités militaires et à attirer de nouvelles recrues pour les Forces d’autodéfense japonaises. Une partie de ces fonds sera également consacrée à l’amélioration des relations entre les communautés locales d’Okinawa et les militaires américains et japonais. De plus, le budget prévoit le développement d’un système avancé de collecte d’informations par satellite, afin de surveiller les missiles balistiques de la Corée du Nord et les mouvements maritimes dans les eaux entourant le Japon, notamment dans les zones disputées avec la Chine.
Le Premier ministre Shigeru Ishiba a justifié cette augmentation des dépenses militaires en soulignant l’état préoccupant de la sécurité régionale. Lors d’un événement organisé par le journal Yomiuri, il a déclaré : « Le renforcement de nos capacités de défense est une priorité essentielle. Peu importe la qualité de nos équipements, ils deviennent inutiles si nous manquons de personnel pour les opérer. » Cette démarche s’inscrit dans un contexte de mise à jour des politiques de sécurité et de défense, amorcée en 2022, qui prévoit de doubler les dépenses militaires pour atteindre 2 % du PIB d’ici 2027, conformément aux normes de l’OTAN.
En parallèle, les dépenses de protection sociale augmentent pour atteindre 38,3 trillions de yens, contre 37,7 trillions l’année précédente. Cette hausse est directement liée au vieillissement de la population japonaise, une des plus âgées au monde. Cette année, 29,3 % des habitants du pays ont 65 ans ou plus, un record historique. Le faible taux de natalité chronique et une approche prudente vis-à-vis de l’immigration aggravent davantage cette situation, mettant sous pression le système de sécurité sociale.
Cependant, ce projet de budget, bien qu’approuvé par le cabinet, doit encore passer l’étape du Parlement. La coalition au pouvoir, composée du Parti libéral-démocrate (PLD) et de Komeito, a perdu sa majorité lors des élections anticipées d’octobre dernier, rendant nécessaire la coopération avec les partis d’opposition pour obtenir l’adoption du budget. Shigeru Ishiba, bien qu’affaibli par ces résultats électoraux, reste en poste en vue des prochaines élections pour la chambre haute du Parlement, prévues pour l’été 2025.