Baykar, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de drones, a décidé d’étendre son empreinte industrielle en choisissant le Maroc comme site stratégique pour sa prochaine unité de production. À la fin de l’année 2024, le groupe turc a officiellement créé une filiale marocaine sous le nom d’Atlas Defense, une société à responsabilité limitée dotée d’un capital social de 2,5 millions de dirhams. Cette nouvelle entité, détenue par les frères Lütfü Haluk Bayraktar et Selçuk Bayraktar, marque une étape significative dans l’expansion internationale du fabricant, dont les drones Bayraktar TB2 et Akıncı ont redéfini les standards des opérations aériennes militaires.
L’annonce de cette implantation a été rendue publique à travers le Bulletin officiel du 29 janvier 2025. Selon les documents juridiques déposés, Atlas Defense se consacrera à la conception, la fabrication, l’assemblage et la maintenance de drones, ainsi qu’au développement et à la commercialisation de systèmes et équipements destinés à l’industrie de la défense. L’entreprise prévoit également de produire et de vendre des pièces détachées pour ses appareils, en plus d’assurer l’ingénierie et la fabrication de composants électroniques, logiciels et mécaniques adaptés aux exigences du secteur militaire et industriel.
Ce choix d’implantation au Maroc traduit une volonté stratégique pour Baykar, qui cherche à diversifier ses bases de production et à renforcer sa présence sur le continent africain. La position géographique du Royaume, sa stabilité politique et son ambition de développer une industrie de défense locale ont constitué des arguments de poids dans cette décision. Rabat, qui a déjà fait l’acquisition de drones Bayraktar TB2 en 2021, affiche une politique de coopération militaire dynamique avec plusieurs partenaires internationaux, notamment les États-Unis, Israël et la Turquie. L’arrivée d’Atlas Defense s’inscrit ainsi dans une dynamique de renforcement des capacités technologiques et industrielles du pays.
En s’implantant au Maroc, Baykar ne se contente pas d’élargir son réseau de production, mais répond également à une demande croissante pour ses drones, dont les performances ont été éprouvées sur divers théâtres d’opérations. Le modèle TB2, en particulier, s’est distingué par son efficacité dans des conflits récents, séduisant de nombreuses armées à travers le monde. Sa robustesse, sa capacité à mener des frappes précises et son coût relativement maîtrisé en font un atout stratégique pour de nombreux États souhaitant moderniser leurs équipements militaires tout en maîtrisant leur budget.
Le Maroc, de son côté, poursuit son ambition de renforcer son autonomie en matière de défense en attirant des investissements étrangers dans des secteurs de haute technologie. En diversifiant ses alliances et en encourageant l’implantation de grandes entreprises du domaine, Rabat cherche à bâtir progressivement une industrie militaire nationale capable de répondre à ses propres besoins stratégiques tout en développant une expertise locale. L’arrivée de Baykar dans cet écosystème témoigne de l’intérêt croissant des grandes puissances industrielles pour le Royaume, qui s’affirme de plus en plus comme un hub régional dans plusieurs secteurs stratégiques.