Le constructeur automobile Audi, filiale du groupe Volkswagen, prévoit une restructuration majeure avec la suppression de 7 500 postes en Allemagne d’ici 2029. Cette mesure, qui concerne 13,5 % des effectifs allemands, vise à améliorer la compétitivité du constructeur face à une demande en berne et à la montée en puissance des fabricants de véhicules électriques chinois.
L’annonce a été officialisée le lundi 17 mars, marquant un tournant stratégique pour la marque aux quatre anneaux. Gernot Döllner, PDG d’Audi, a justifié cette décision en évoquant un environnement économique complexe, la pression concurrentielle et des incertitudes géopolitiques grandissantes. Cette restructuration ne devrait pas engendrer de licenciements secs, le constructeur s’engageant à mener une réduction d’effectifs « socialement acceptable » en accord avec le comité d’entreprise. En contrepartie, Audi prolonge la garantie de l’emploi jusqu’en 2033, évitant ainsi des suppressions brutales de postes.
Cette réorganisation s’accompagne d’une modernisation de la structure interne avec une réduction de la bureaucratie et un allégement des niveaux de gestion. Le constructeur, qui emploie 87 000 personnes à travers le monde, dont 55 000 en Allemagne, entend ainsi renforcer sa capacité à affronter la transition vers la mobilité électrique.
Dans ce contexte, Audi prévoit un plan d’investissement de huit milliards d’euros sur ses sites d’Ingolstadt et de Neckarsulm. Cette enveloppe servira à soutenir le passage à l’électrique, avec la production d’un modèle d’entrée de gamme et du futur Audi Q3 à Ingolstadt, en partenariat avec l’usine hongroise de Gyor.
Le secteur automobile européen traverse une période difficile, marquée par la hausse des coûts de production, une demande en baisse et une concurrence accrue. En 2024, Audi a enregistré un recul de 8 % de ses ventes de modèles 100 % électriques, avec 164 000 unités livrées. Son marché stratégique chinois, qui représente près de 40 % de ses ventes, a chuté de 11 %. Ces difficultés expliquent en partie la fermeture de son usine de Bruxelles fin février, où étaient produits les SUV électriques haut de gamme Q8 e-tron.
Le groupe Volkswagen, dont Audi est une filiale, avait déjà annoncé en fin d’année dernière un plan massif de suppression de 35 000 emplois d’ici 2030, concentrant la majorité des coupes chez Volkswagen. Ces ajustements reflètent la volonté des constructeurs de s’adapter à un marché en mutation, où l’électrification rapide et la compétition internationale imposent une refonte en profondeur des stratégies industrielles.