Depuis la mise en œuvre de la Charte de l’Investissement, le Maroc a validé plus de 326 milliards de dirhams d’investissements, dont 70 % émanent de capitaux marocains. Ce bilan, actualisé par le ministre délégué Karim Zidane, confirme l’élan national autour de la nouvelle politique d’investissement. En parallèle, un dispositif spécial de soutien aux TPME a été officiellement adopté par décret pour intégrer pleinement les très petites, petites et moyennes entreprises dans cette dynamique.
Le décret n°2.25.342, approuvé ce jeudi 10 avril en Conseil de gouvernement, marque un tournant stratégique. Il rend opérationnel un système d’aides destiné à accompagner les projets d’investissement des TPME dont le coût se situe entre 1 et 50 millions de dirhams. Cette mesure répond à une demande exprimée de longue date par les représentants de ces structures, souvent exclues du précédent cadre incitatif.
Ces nouvelles mesures de soutien aux TPME se déclinent en trois incitations ciblées : une prime à la création d’emplois stables, une prime territoriale en faveur des régions sous-dotées, et une prime sectorielle destinée aux activités considérées comme prioritaires dans la stratégie de transformation économique du pays. L’objectif est double : renforcer l’attractivité du territoire national et favoriser une montée en gamme sectorielle.
L’annonce de Karim Zidane s’inscrit dans une stratégie plus large pilotée à travers la loi-cadre 03.22 portant Charte de l’Investissement, notamment son article 20. Ce texte encadre la mise en œuvre de soutiens différenciés en fonction de la taille des projets, tout en consolidant une gouvernance régionale de l’investissement. Le nouveau modèle mise ainsi sur une gestion décentralisée et adaptée aux spécificités locales.
Au-delà des montants engagés, les retombées socio-économiques attendues sont considérables. Les projets validés devraient générer 150.000 emplois directs et indirects, un chiffre évoqué par Karim Zidane lors de sa conférence de presse. Par ailleurs, 78 milliards de dirhams sur l’ensemble des projets approuvés sont qualifiés de stratégiques. Ces investissements se déploient de plus en plus au-delà du corridor Tanger-Casablanca, puisque près de 50 % sont localisés dans d’autres régions, en accord avec les principes de justice spatiale.
Le dispositif vise également à revitaliser la relance de l’emploi en capitalisant sur le rôle structurant des TPME dans le tissu économique. Ces entreprises représentent plus de 90 % des unités économiques du Royaume et jouent un rôle clé dans la création de valeur ajoutée. En leur permettant d’accéder à des subventions publiques à l’investissement, le gouvernement entend stimuler leur croissance tout en consolidant leur contribution à l’économie formelle.
Cette orientation confirme un recentrage de la politique d’investissement du Maroc vers une inclusion plus équitable des forces productives, mettant en valeur la confiance des investisseurs marocains. Avec 70 % des projets approuvés portés par des acteurs nationaux, les indicateurs traduisent une appropriation effective de la stratégie par les opérateurs locaux.
La nouvelle feuille de route nationale pour l’emploi trouve dans ce dispositif un levier opérationnel fort. À travers cette action ciblée, le gouvernement ambitionne de combler le fossé entre les grands projets industriels et les initiatives entrepreneuriales locales, tout en consolidant une relance territorialisée et inclusive.