Sous pression croissante au sein du Parti libéral, le Premier ministre canadien Justin Trudeau pourrait annoncer sa démission imminente, selon des informations publiées par des médias canadiens ce dimanche. Ces sources, issues de l’entourage du gouvernement, affirment que cette décision pourrait être prise dès ce lundi 6 janvier, à quelques mois des élections législatives prévues d’ici octobre 2025. La démission de Trudeau interviendrait en prévision d’une réunion nationale de son parti, qui se tiendra mercredi. Cependant, la question demeure quant à savoir si le Premier ministre quittera également son rôle de chef intérimaire du Parti libéral, ou s’il conservera ce poste après son départ de la tête du gouvernement.
Le départ de Justin Trudeau marquerait un tournant pour le Parti libéral, dont la popularité a chuté en raison de la crise économique et politique qui secoue actuellement le pays. Après près de neuf ans au pouvoir, le Premier ministre canadien fait face à une opposition féroce, notamment de la part du chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, qui le devance largement dans les sondages. En effet, les derniers résultats de ces enquêtes montrent une avance de plus de 20 points pour Poilievre, un contexte politique qui fragilise encore davantage Trudeau, dont la cote de popularité a plongé ces derniers mois.
La démission imminente de Trudeau survient dans un climat de grande instabilité politique. Le Parti libéral se trouve dans une situation délicate après le retrait surprise de Chrystia Freeland, la vice-Première ministre, qui a exprimé son désaccord avec la gestion de Trudeau face à la guerre économique qui se profile avec les États-Unis. Cette crise a été exacerbée par les déclarations récentes de Donald Trump, qui a promis d’imposer des droits de douane de 25 % sur le Canada et le Mexique dès son retour à la présidence. Ces menaces ont ajouté de la pression sur un gouvernement déjà en difficulté.
À Ottawa, la situation est devenue particulièrement chaotique depuis que Freeland a démissionné en raison de ses divergences sur la gestion de la guerre commerciale avec les États-Unis. En novembre 2024, Justin Trudeau s’était rendu en Floride pour rencontrer Donald Trump dans l’espoir d’éviter une guerre commerciale. Toutefois, malgré cet effort diplomatique, Trump a continué à humilier Trudeau sur les réseaux sociaux, l’appelant à plusieurs reprises « gouverneur » du Canada, une injure qui a exacerbé les tensions internes au sein du gouvernement canadien.
Cette crise s’inscrit dans un contexte économique tendu, marqué par une inflation élevée, une crise du logement et une pression accrue sur les services publics. De plus, Trudeau est critiqué pour sa gestion des finances publiques, notamment en ce qui concerne les dépenses gouvernementales et la dette nationale. L’opposition le tient pour responsable de cette situation, et de nombreux Canadiens expriment leur mécontentement envers ses politiques économiques.
Justin Trudeau avait promis de se représenter lors des prochaines élections législatives, mais son déclin politique soulève des questions sur sa capacité à maintenir sa position face à une opposition grandissante. Lors de son arrivée au pouvoir en 2015, le monde avait observé son ascension avec un certain enthousiasme, notamment en raison de son message d’ouverture multilatéraliste. À l’époque, Trudeau s’était promis de redonner au Canada une place importante sur la scène internationale. Cependant, après près d’une décennie de gouvernance, son image a été ternie par des scandales politiques, des échecs économiques et une popularité en déclin.
L’héritage de Trudeau, fils du charismatique Pierre Elliott Trudeau, ancien Premier ministre du Canada, semble désormais marqué par des divisions internes et des décisions controversées. Il est connu pour ses réformes majeures, notamment la légalisation du cannabis en 2018, l’instauration d’une taxe carbone et la mise en place d’une aide médicale à mourir. Son gouvernement a également lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Néanmoins, la gestion des crises économiques et sociales actuelles pourrait mettre en péril l’héritage de ce dirigeant qui, au début de son mandat, avait symbolisé une nouvelle ère pour le pays.
Alors que le Parti libéral se prépare à une future transition politique, la question de l’avenir du pays sous un autre leadership demeure. Justin Trudeau, avec son parcours complexe et ses réformes audacieuses, laisse un héritage controversé et une politique intérieure instable, tandis que l’opposition se prépare à tirer parti de son déclin pour prendre le contrôle du gouvernement à l’approche des élections.