En 1997, un incident inattendu a marqué l’histoire de la télévision japonaise et a laissé une empreinte indélébile sur la franchise Pokémon. Un épisode de la série animée, intitulé « Le Soldat virtuel Porygon« , diffusé pour la première fois le 16 décembre, a entraîné l’hospitalisation de centaines d’enfants après avoir déclenché des crises d’épilepsie. Cet événement, désormais surnommé le « choc Pokémon« , est resté gravé dans les mémoires, soulevant des questions sur les effets de la lumière stroboscopique dans les médias.
L’incident s’est produit lors d’un passage crucial de l’épisode, où des explosions et des arcs électriques ont été simulés pour donner un aspect « virtuel » à la scène. Les animateurs ont utilisé des flashs de lumière puissants et des couleurs clignotantes rapides, alternant entre le bleu et le rouge, créant un effet stroboscopique à une fréquence de 12 flashs par seconde pendant six secondes. Ce rythme agressif a provoqué des réactions physiques chez de nombreux enfants qui regardaient l’épisode.
Au total, environ 12 000 enfants ont été affectés, souffrant de vertiges, de troubles de la vue, de nausées, de maux de tête et, dans les cas les plus graves, de convulsions. Parmi ces victimes, 700 ont été hospitalisées, bien que le nombre réel de personnes touchées soit probablement plus élevé, car de nombreux parents n’ont pas emmené leurs enfants à l’hôpital. Si cet incident a choqué la population japonaise, il n’a pas mis fin à la popularité de la franchise Pokémon.
L’épisode a été immédiatement retiré de la diffusion, et la série a été suspendue pendant quatre mois. Durant cette pause, les producteurs ont modifié les épisodes suivants pour réduire les effets lumineux et éviter de nouvelles crises. Cependant, malgré cette controverse, la série a repris sa diffusion avec des mesures de sécurité accrues. Le phénomène a également suscité des réactions au-delà du Japon. En 1999, l’incident a été parodié dans la célèbre série « Les Simpsons« , où la famille Simpson subit des convulsions après avoir regardé un animé japonais « ultra-flashy ».
L’impact de l’épisode va au-delà de l’épisode incriminé. Le « choc Pokémon » a révélé une vulnérabilité insoupçonnée aux effets visuels puissants et a mis en lumière les dangers potentiels d’une exposition excessive à des stimuli lumineux rapides. Si aucun enfant n’a gardé de séquelles physiques, cet incident a ouvert la voie à une réflexion sur les effets des contenus audiovisuels, notamment ceux destinés à un jeune public. Pokémon a bien sûr continué son parcours triomphal, mais l’épisode du « Soldat virtuel Porygon » reste un sujet de débat sur les limites de la stimulation visuelle dans les médias pour enfants.