Les risques pesant sur le système financier mondial ont augmenté « significativement, principalement du fait du resserrement des conditions de financement » provoqué par l’annonce des droits de douane voulus par le président américain Donald Trump, a estimé mardi le FMI dans un rapport.
Ces nouvelles taxes – au minimum 10% sur la plupart des produits entrant aux États-Unis et jusque 145% additionnels sur les produits chinois – ont entraîné la chute des marchés boursiers début avril, qui se poursuit encore ces derniers jours.
Cette baisse pourrait se poursuivre, selon le rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur la stabilité financière (GFSR) car les actifs « gardent une valorisation élevée, ce qui signifie que les réajustements en la matière pourraient se poursuivre si les perspectives économiques se détériorent encore ».
Dans un contexte de « forte incertitude sur la politique économique et la publication d’indicateurs qui ont surpris par leur baisse, la correction du prix de certains actifs est très probable », a souligné le rapport.
Or « certaines institutions financières pourraient se retrouver sous pression dans des marchés volatils, en particulier celles » avec un profil d’actifs plus risqués, et de fait plus exposés aux fortes variations du marché, tels que « les fonds d’investissement et les gestionnaires d’actifs ».
Ces intermédiaires financiers non bancaires et faiblement encadrés pourraient « être poussés à vendre des actifs » pour abaisser les risques et maintenir leur marge, au risque de renforcer l’instabilité des marchés financiers.
Autant de tensions qui pourraient au final peser sur le marché obligataire et freiner davantage l’accès aux marchés financiers pour un certain nombre d’Etats, en particulier parmi les pays émergents.
Avec à la clé, « une hausse des coûts de refinancement, qui viendraient augmenter la part des dépenses publiques consacrées à la dette ».
Le risque serait alors que « l’inquiétude des investisseurs concernant la soutenabilité de la dette publique et les autres fragilités du secteur financier viennent empirer la situation en se renforçant mutuellement », a alerté le Fonds dans son rapport.
Afin de réduire les risques, le Fonds recommande notamment de renforcer l’accès aux « facilités de liquidité des banques centrales qui doivent se préparer à intervenir en cas de tensions sévères sur le fonctionnement du marché ou les liquidités disponibles ».
Le FMI appelle également les autorités à s’assurer de disposer « des institutions de régulation financière ainsi que des outils de résolution de crise » effectifs afin de réduire les risques potentiels.