Le monde de la musique marocaine est en deuil. Mohsine Jamal, l’un des pionniers de la chanson marocaine moderne, s’est éteint ce lundi matin à Tanger à l’âge de 77 ans, après une longue lutte contre la maladie.
Selon sa famille, l’artiste avait été hospitalisé et opéré il y a dix jours seulement. L’intervention, lourde, s’était soldée par l’amputation de l’un de ses pieds. Affaibli mais toujours digne, il s’est battu jusqu’au bout avant de rendre l’âme dans sa ville natale.
Né en 1948, Mohsine Jamal avait entamé sa carrière artistique en 1983, inscrivant son nom parmi les voix marquantes d’une époque dorée pour la chanson marocaine. Ses œuvres, mêlant sensibilité, authenticité et virtuosité, ont profondément marqué le public marocain, enrichissant le patrimoine musical national.
Parmi ses titres les plus emblématiques figurent zine f tlettin, Akid akid, Smaa lia nwassik, Ayounek qalou liya, ou encore Ya lghadi f triq Moulay Abdessalam – des chansons devenues cultes, fredonnées par plusieurs générations.
Durant sa carrière, Mohsine Jamal a collaboré avec les plus grandes figures de la scène musicale nationale : Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Mohammed Hayani, Naïma Samih, Latifa Raafat, mais aussi des compositeurs de renom tels qu’Abdessalam Amer et Abderrahim Sekkat.
Instrumentiste accompli, il maîtrisait l’art du luth avec une élégance rare, et nourrissait une passion sincère pour le tarab marocain authentique, qu’il défendait avec ferveur.
Avec la disparition de Mohsine Jamal, c’est une voix précieuse, une mémoire vivante de notre patrimoine musical, qui s’éteint. Mais ses chansons, elles, continueront de vibrer dans le cœur des Marocains.