Face à un taux alarmant de décrochage scolaire, la région de Fès-Meknès a décidé de prendre des mesures drastiques en mettant en place un plan Marshall ambitieux pour l’année scolaire 2024-2025. Ce programme, qui a déjà permis de réintégrer plus de 7 000 élèves dans le système éducatif, s’attaque directement aux causes du phénomène et mobilise un large éventail d’acteurs locaux.
Le plan repose sur une approche globale, impliquant non seulement les établissements scolaires, mais également les familles, les communautés locales et les autorités publiques. Parmi les actions prioritaires, on compte le soutien financier aux familles démunies, la distribution de fournitures scolaires essentielles et la mise en place de programmes de tutorat individualisés pour les élèves à risque. En outre, des efforts considérables sont consacrés à l’amélioration des infrastructures dans les zones rurales et périurbaines, où les difficultés d’accès à l’éducation sont les plus marquées.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des orientations tracées par le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa. Ce dernier a souligné l’importance de réajuster les stratégies pédagogiques pour répondre aux besoins des élèves. Parmi les mesures phares figurent la suppression des emplois du temps fragmentés, souvent cités comme un facteur de démotivation, et l’introduction de l’École pionnière. Ce nouveau modèle, inscrit dans la feuille de route 2022-2026, vise à renforcer l’égalité des chances et à offrir une éducation de qualité, en mettant l’accent sur le triptyque élève-enseignant-établissement.
D’autres initiatives ambitieuses complètent ce plan, notamment la création de 17 nouveaux établissements pour la rentrée 2025-2026 et de 22 autres pour 2026-2027. En parallèle, l’extension des infrastructures existantes avec 235 salles supplémentaires est déjà en cours. Ces projets visent à réduire la surcharge des classes, un problème qui avait porté le taux de réussite à moins de 75 % dans la région l’année précédente.
Malgré des résultats initiaux encourageants, les autorités reconnaissent que la lutte contre le décrochage scolaire reste un chantier de longue haleine. Des inégalités persistantes nécessitent une mobilisation continue pour garantir un avenir meilleur aux jeunes de Fès-Meknès. Cependant, cette initiative pourrait bien servir de modèle pour d’autres régions du Maroc. Les autorités nationales suivent de près cette expérience, dans l’optique d’éventuellement étendre ce dispositif à l’échelle nationale.