Quatre jours après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les critiques continuent de pleuvoir. Des personnalités politiques et religieuses influentes telles que Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan n’ont pas mâché leurs mots. Donald Trump a qualifié la cérémonie de « honte » lors d’une interview sur Fox News, tandis que le président turc a condamné ce qu’il considère comme une « immoralité commise contre le monde chrétien ».
Barbara Butch, DJ française et militante féministe et lesbienne, mise en avant lors du tableau controversé mettant en scène des drag queens, a déposé plainte pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort et injures publiques aggravées. Le parquet de Paris a ouvert une enquête suite à ces événements survenus lors de la cérémonie de vendredi soir.
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Le tableau incriminé a été perçu par de nombreux conservateurs et autorités religieuses comme une parodie de la Cène de Léonard de Vinci, bien que les organisateurs aient nié toute volonté de moquerie. Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie, a assuré que l’inspiration provenait d’une « grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe » et non de la célèbre représentation chrétienne.
Recep Tayyip Erdogan a promis de discuter de cette « immoralité » avec le pape, affirmant que les JO avaient été transformés en un « outil de perversion ». De son côté, l’ayatollah Khamenei a exprimé son indignation sur X, condamnant les insultes envers les figures saintes des religions divines. En Iran, le guide suprême a souligné que le respect pour Jésus-Christ était indiscutable pour les musulmans.
Les critiques ont fusé aussi de la part d’autres personnalités politiques et religieuses. Marion Maréchal et Matteo Salvini ont dénoncé une cérémonie « woke » visant à ridiculiser les chrétiens. L’épiscopat français a déploré les scènes de dérision du christianisme, tandis que des figures religieuses d’Irak, de Bulgarie et de Roumanie ont également exprimé leur mécontentement.
Al-Azhar, institution islamique éminente, a condamné « les scènes d’irrespect envers le Christ » et « la promotion de l’homosexualité ». Philippe Katerine, qui a incarné Dionysos lors du tableau controversé, s’est dit stupéfait par les réactions, affirmant que jamais la religion n’avait été discutée avec Thomas Jolly. Katerine a exprimé des regrets si son apparition avait pu choquer.
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et les limites sportives
Patrick Boucheron, historien ayant contribué à l’écriture du spectacle, a défendu la cérémonie comme un « manifeste contre la peur ». Il a critiqué ceux qui cherchent à diviser les gens en raison de leurs différences et a dénoncé l’homophobie sous-jacente à certaines des critiques.
Malgré la controverse, la cérémonie a aussi suscité une large émotion et un enthousiasme international. Le personnage de Dionysos incarné par Philippe Katerine est même devenu viral en Chine, où il est affectueusement surnommé « l’artiste Schtroumpf ».