Les entreprises agricoles françaises, en particulier dans le département de la Gironde, misent sur le recrutement de travailleurs agricoles saisonniers étrangers, notamment marocains, grâce à des accords avec l’« Agence nationale pour l’emploi et la promotion des compétences », dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qui touche certaines régions.Ces entreprises prévoient de conclure environ 800 000 contrats saisonniers cet été, coïncidant avec le début de la vendange, selon les médias français.
En raison de la grave pénurie de main-d’œuvre agricole et des difficultés rencontrées par les acteurs du secteur agricole français pour recruter des travailleurs saisonniers, le gouvernement français est intervenu pour faciliter le recrutement de ces travailleurs et l’octroi de permis de travail en leur faveur ; grâce à un décret publié en mars dernier.
La liste des professions recherchées et faisant face à une pénurie a été élargie pour inclure un ensemble de métiers agricoles.
En réaction à ce sujet, Abdelfattah El Zein, coordinateur du réseau africain pour la migration et le développement, a déclaré que « le recrutement de travailleurs saisonniers en provenance de pays tiers à l’Union européenne constitue, pour de nombreux pays européens, dont la France, un moyen de limiter l’immigration clandestine ; tandis que pour les pays d’origine de la main-d’œuvre, cela permet de soulager le marché du travail dans un contexte de pénurie d’emplois et d’absence de gouvernance des mécanismes d’emploi ».
Le même intervenant a précisé que « la France connaît bien les travailleurs marocains, réputés pour leur expérience et leur dévouement ; voire leur supériorité par rapport aux autres travailleurs de la région d’Afrique du Nord », soulignant que « les entreprises agricoles françaises comptent sur la main-d’œuvre marocaine qui possède des connaissances et des compétences facilitant son intégration dans les pratiques agricoles en France ».
Il a ajouté que « le Maroc tire profit de l’exportation de main-d’œuvre saisonnière vers la France et d’autres pays souffrant d’une pénurie de main-d’œuvre, que ce soit sur le plan économique ou culturel ; cependant, l’État doit réfléchir à une formule pour encourager ces travailleurs, en particulier les femmes, à investir l’argent qu’ils gagnent afin de créer des projets durables et générateurs de revenus, faisant ainsi de la migration saisonnière un moyen de financer des projets et d’acquérir l’autonomie ».