L’ennui au travail est une réalité pour de nombreux professionnels, mais certains métiers y sont plus exposés que d’autres. Selon une étude menée par l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, une profession en particulier décroche le titre peu enviable de métier le plus soporifique. Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont ni les comptables ni les fiscalistes qui occupent la première place de ce classement.
L’analyse de données, un métier jugé monotone
L’étude, réalisée auprès de 500 participants, met en lumière les professions perçues comme les plus routinières et dépourvues de stimulation intellectuelle. Le métier qui arrive en tête ? Analyste de données. Ce rôle, pourtant essentiel dans de nombreux secteurs, souffre d’une image austère. Il consiste principalement à décortiquer des chiffres, à établir des tendances et à produire des rapports détaillés.
Si certains y voient un défi intellectuel captivant, beaucoup associent cette profession à un travail répétitif, solitaire et dénué de créativité. Feuilles de calcul interminables, graphiques à analyser et modèles statistiques complexes font partie du quotidien des data analysts, un univers loin d’être palpitant aux yeux du grand public.
Les professions les plus touchées par l’ennui
L’analyste de données n’est pas le seul à voir son métier relégué au rang des plus ennuyeux. D’autres professions souffrent d’une perception similaire :
1. Analyste de données – Un travail dominé par les chiffres et les rapports.
2. Comptable – Une rigueur extrême et une routine quotidienne immuable.
3. Fiscaliste – Une profession qui jongle avec des réglementations complexes.
4. Assureur – Un métier basé sur l’évaluation de risques et la gestion des sinistres.
5. Agent de nettoyage – Essentiel mais souvent perçu comme monotone.
Ces métiers ont en commun une structure rigide et une absence de variété dans les tâches, ce qui les rend peu attrayants pour ceux en quête de dynamisme et de spontanéité.
Quand l’ennui devient un danger invisible
Loin d’être anodin, l’ennui au travail peut avoir des conséquences sérieuses. Si le burn-out, dû à une surcharge de travail, est largement médiatisé, le bore-out, lui, reste sous-estimé. Passer ses journées à surveiller l’horloge et à chercher des moyens de combler le vide peut générer une lassitude mentale et physique.
Une autre étude britannique suggère même que l’ennui chronique au travail pourrait augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Une routine trop figée, couplée à un manque de motivation, affecterait durablement la santé et le bien-être des employés.
Faut-il fuir ces métiers ?
Ce classement ne signifie pas pour autant que ces professions sont dénuées d’intérêt. De nombreux analystes de données trouvent du plaisir à explorer des tendances complexes, tout comme des comptables peuvent apprécier la précision et la logique de leur travail. L’ennui étant subjectif, il dépend davantage de l’environnement professionnel et de l’état d’esprit de chacun que du métier en lui-même.
Finalement, plutôt que de chercher un emploi perçu comme “excitant”, il est sans doute plus pertinent de s’interroger sur ce qui rend un travail stimulant à ses propres yeux. Après tout, même les carrières les plus prestigieuses comportent leur lot de tâches rébarbatives.