Près de soixante ans après l’adaptation cinématographique réalisée par Luchino Visconti, « L’Étranger », roman emblématique d’Albert Camus, s’apprête à connaître une nouvelle transposition à l’écran sous la direction du cinéaste français François Ozon. Le tournage est prévu pour avril prochain et se déroulera sur le sol marocain, selon le site spécialisé Satellifacts.
Publié en 1942, « L’Étranger » demeure l’un des ouvrages francophones les plus lus et étudiés au monde. Son intrigue suit Meursault, un homme dont l’indifférence face aux conventions sociales et aux émotions humaines le conduit inexorablement vers un destin tragique. L’œuvre, qui se déroule à Alger dans les années 1940, questionne les thèmes de l’absurde et du déterminisme, des sujets chères à Camus.
Le premier passage de ce roman au grand écran remonte à 1967, avec une adaptation dirigée par Luchino Visconti. Cette version mettait en vedette Marcello Mastroianni dans le rôle principal, accompagné de comédiens tels qu’Anna Karina, Bernard Blier et Bruno Cremer. Aujourd’hui, c’est à François Ozon, réalisateur réputé pour des films comme « Quand vient l’automne » et « Huit femmes« , que revient la lourde tâche de proposer une nouvelle lecture de ce chef-d’œuvre.
Le choix du Maroc pour le tournage n’est pas anodin. Avec son patrimoine architectural colonial bien préservé et la diversité de ses décors naturels, le Royaume offre un cadre idéal pour restituer l’atmosphère d’Alger dans les années 1940. Cette décision pragmatique permet à la production de bénéficier d’une infrastructure cinématographique solide, le Maroc étant déjà une destination prisée par de nombreuses réalisations internationales.
Les détails entourant le casting et l’interprète de Meursault restent pour l’instant confidentiels. Toutefois, le projet suscite déjà un vif intérêt, tant par le prestige de l’œuvre adaptée que par la réputation du cinéaste choisi pour en assurer la mise en scène.
Avec ce projet ambitieux, François Ozon s’attaque à l’un des textes les plus emblématiques du XXe siècle, en proposant une relecture qui devra faire honneur à la puissance narrative et philosophique du roman d’Albert Camus.