La 5ème édition de l’Africa Investment Forum (AIF) s’est clôturée le 6 décembre 2024 à Rabat, marquée par des résultats impressionnants soulignant l’attractivité croissante du continent africain pour les investisseurs mondiaux. Pendant trois jours de discussions intenses, cet événement majeur a généré des engagements financiers à hauteur de 29,2 milliards de dollars, un chiffre qualifié d’« exceptionnel » par Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD). Ce montant témoigne de la pertinence des projets de développement en Afrique et de l’engouement croissant pour des initiatives d’envergure.
Le forum a attiré plus de 2.300 investisseurs et délégués issus de 83 pays, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’édition précédente. Lors de cet événement, 41 salles de réunion ont permis aux investisseurs d’explorer 37 projets diversifiés couvrant des secteurs clés tels que les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, les mines, la santé, et bien d’autres. L’événement a permis de mettre en lumière des initiatives visant à répondre aux défis de développement du continent, en particulier dans les domaines de la transition énergétique, des infrastructures et de la transformation locale des ressources naturelles.
Le Maroc a particulièrement brillé lors de cette édition, avec un projet stratégique porté par l’Office national des chemins de fer (ONCF) attirant plus de 14 milliards de dollars d’engagements financiers. Ce projet, initialement estimé à 8,8 milliards de dollars, a séduit les investisseurs grâce à son caractère stratégique pour le développement économique et social du pays. Akinwumi Adesina a salué cette initiative comme une des grandes réussites du forum, soulignant son rôle clé dans l’avenir économique du Maroc.
Les projets liés aux énergies renouvelables ont également connu un succès retentissant. L’Afrique a suscité l’intérêt des investisseurs pour des initiatives telles que l’énergie solaire et éolienne, en ligne avec les stratégies de transition énergétique de plusieurs pays africains, dont le Maroc. Ces investissements dans les énergies renouvelables sont un pas décisif vers un avenir durable, positionnant l’Afrique comme un futur leader mondial dans ce secteur.
Le forum a aussi mis en lumière le potentiel agricole de plusieurs pays, en particulier le Nigeria, qui a vu ses Zones Agro-industrielles Spéciales (SAPZ) attirer des engagements financiers cinq fois supérieurs à l’objectif initial. Ce projet vise à transformer le secteur agricole en stimulant la production locale et en renforçant les infrastructures nécessaires pour attirer des entreprises agro-industrielles, un secteur essentiel pour le développement socio-économique du continent.
La République Démocratique du Congo a également connu un vif intérêt pour ses projets miniers et industriels. L’accent mis sur la transformation locale des ressources naturelles a particulièrement séduit les investisseurs désireux de participer à la chaîne de valeur africaine, contribuant ainsi à l’intégration économique du continent.
Pour Akinwumi Adesina, ce forum marque la fin de son mandat de 10 ans à la tête de la BAD. Il a exprimé sa fierté quant aux réalisations de l’institution sous sa direction et a réaffirmé son engagement à promouvoir les investissements en Afrique, une priorité qu’il continuera de défendre au-delà de son mandat.
Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances du Maroc, a également salué les résultats du forum, le qualifiant de catalyseur majeur pour l’investissement et la transformation du continent. Elle a lancé un appel à la diaspora africaine, soulignant son rôle crucial dans le développement socioéconomique de l’Afrique et a encouragé les investisseurs à poursuivre leur engagement en Afrique, un continent résolument tourné vers l’avenir.
L’Africa Investment Forum 2024 a de nouveau démontré le potentiel d’investissement de l’Afrique et sa capacité à attirer des projets d’envergure. Grâce à des partenariats solides et à un climat propice aux affaires, cet événement s’impose désormais comme une plateforme incontournable pour le financement de projets transformateurs en Afrique.